Jean-Marc NAILLON
Président de l’Abeille Périgordine
Une sacrée reconnaissance : L'autorisation de mise sur le marché de la préparation Cruiser OSR a été retirée par le Ministre de l'agriculture ! Il n'y aura donc pas de semences de colza enrobées avec ce produit dans nos champs de Dordogne cette année.
Le motif du ministre est : « L'exposition des abeilles au travers des résidus de Thiametoxam, substance active de ce produit, dans le nectar de colza, à la dose sublétale ayant des effets néfastes sur le retour à la ruche des abeilles butineuses, ne peut être exclue. »
Nos abeilles sont prises en compte, notre combat est reconnu, nous ne sommes pas allés en vain manifester à Agen il y un an, nous n'avons pas agi en vain à la suite de l'UNAF en sollicitant nos élus pour obtenir l'interdiction de ce produit.
De plus, la décision est prise à temps, pour une fois, avant que les procédures d'enrobage des semences ne soient en cours de réalisation.
La suite logique serait l'interdiction du Cruiser 350 sur maïs. Nos abeilles en récoltent le pollen et vont y prélever des gouttes d'eau issues de la guttation. Pour que les molécules de Thiametoxam ne soient plus rapportées à la ruche, le ministre doit poursuivre son travail et interdire également ce produit d'enrobage.
Ce premier pas pourrait aussi tracer la route d'une réflexion plus globale sur les néonicotinoïdes et au-delà sur les pesticides d'enrobage des semences. On peut l'espérer.
Une menace en chasse une autre : La présence de la mouche du brou de la noix est attestée en Dordogne depuis l'été dernier. En cas de découverte sur une parcelle de noyers, toutes les cultures se trouvant dans un rayon d'un kilomètre seront traitées. Les producteurs se sont engagés à prendre des précautions lors de l'application des traitements : fauchage préalable des fleurs adventices au sol, pas de traitement si le vent est présent, ou en pleine journée.
Quelles que soient les modalités d'application du traitement, la présence de ruches dans l'environnement immédiat de la parcelle de noyers traitée est à proscrire. Si vous êtes dans cette configuration, il faut impérativement contacter votre voisin nuciculteur et lui demander de vous prévenir s'il avait à pulvériser un traitement contre cette mouche du brou.
Le déménagement des ruches sera alors primordial pour assurer la survie de nos abeilles, et cela quel que soit le mode de culture de la parcelle de noyers : en effet les produits autorisés dans ce cas, sur les parcelles conduites en agriculture biologique sont tout aussi dangereux pour nos protégées ! Un espoir cependant, une nouvelle Autorisation de Mise sur le Marché a été donnée à un traitement à base de poudre d'argile. Son utilisation serait alors sans risque pour nos abeilles.
Un congrès au thème judicieusement choisi : Dans ce contexte, nous ne pouvons que reconnaître l'importance du thème qui sera développé pendant le 1er congrès européen de l'apiculture chez nos voisins du Lot et Garonne : « Apiculteurs et agriculteurs, acteurs d'un même territoire ».
Ce congrès d'Agen sera, pour les apiculteurs du Périgord, une occasion unique de rencontre avec nos collègues des pays voisins. Un congrès européen à nos portes, ça ne se rate pas ! Je vous encourage à vous y inscrire nombreux.
Dans ce numéro de la revue, nous avons inséré quelques documents d'inscription. Vous trouverez davantage d'informations dans la revue « Abeilles et fleurs », sur le site internet de l'UNAF, ou nous pourrons vous en fournir sur demande lors de la journée conviviale à La Gavinie.
D'autres part, les organisateurs du congrès sont toujours à la recherche de bénévoles, s'engageant pour assurer une tâche sur une journée ou plus, avant, pendant, ou après le congrès. Vous pouvez me contacter si vous êtes intéressés pour apporter votre concours.
Une actualité toujours foisonnante : Du côté des activités de l'Abeille Périgordine, vous trouverez dans ces pages quelques éléments d'information sur le rucher de Boulazac, une manifestion à St Geyrac, ou l'animation sur la découverte de la flore apicole.
Les jachères mellifères fleurissent un peu partout dans le département, Peut-être aurons-nous le plaisir de nous rencontrer à la visite des jachères apicoles du domaine des Chaulnes le 21 juillet ? Nos problèmes de local pour le groupement d'achats ne sont pas encore résolus, mais nous y travaillons. Les solutions sont encore provisoires et la situation rend complexe la gestion des stocks de matériel.
Enfin, je ne peux que vous inciter à vous inscrire pour le voyage apicole organisé par l'Abeille Périgordine le 20 octobre prochain.
Cette année, nous vous emmènerons en Gironde : Visite du rucher école de l'Abeille Girondine le matin, sous la direction de Raymond Saunier, son président, et l'après-midi, nous découvrirons les installations de la plus importante des exploitations apicoles du sud ouest, à Lugos.
En vous souhaitant un bon été apicole,