La technique : longue à décrire avec plusieurs phases, mais rapide à mettre en œuvre sur le terrain
- (1) J 0 Appâter pour attirer un maximum de frelons et suivre la direction de départ.
- (2) J + 2 Déterminer la direction principale. Vérifier s’il n’y en a pas d’autres.
- (3) Evaluer éventuellement la distance,( voir ci-dessous )
- (4) Déposer des appâts du même type que le premier tout les 3-400 m. jusqu’à 1.2 km
- (5) J+4 observer les départs de frelons sur les seconds appâts. En déduire avec les changements de direction, la présence éventuelle de plusieurs nids.
- (6) Recommencer une pose d’appâts dans le nouvel axe s’il y a changement de direction,
- (7) En cas de direction inversée, rechercher le nid à la vue du vol de frelon, c’est possible lorsque les nids commencent à être très peuplés. En cas d’échec, déposer un appât écarté de 50 à 100 m de l’axe et revenir 1 ou de jours plus tard.
- (8) J +6 Par triangulation, il devient possible de déterminer l’emplacement du ou des nids.
- (9) observer les vols, il est possible de suivre un frelon sur terrain découvert plusieurs dizaines mètres.
La triangulation n’est efficace que dans un cercle restreint et ne peut souvent être utile qu’en fin de recherche. Il est difficile de la réussir directement à partir du rucher.
L’appâtage.
C’est la clé de la réussite de cette technique. Il permet de voir partir les frelons directement contrairement à la chasse. Il permet aussi d’avoir un plus grand nombre d’individus à observer sans perdre de temps. ( x 30 )
Le choix de l’appât dépend de la saison.
- En plein été, en période de chaleur, les frelons dédaignent les appâts sucrés. Il faut leur offrir des appâts protéinés de type sardines ou viande tendre, rognon, foie ou des abats de lapin …. Les placer à quelques dizaines de mètres du lieu de prédation dans un endroit plutôt découvert. Protéger l’appât de la consommation des oiseaux ou autre animal en le plaçant dans une boite de conserve obturée par du grillage de 2cm de maille, et le suspendre à hauteur de tête d’homme.
- Fin d’été, dès que les nuits se rafraichissent, les frelons reviennent chercher les substances sucrées. Un mets de choix est un vieux cadre de corps ayant contenu de nombreuses générations de larves, justement celui que vous comptez réformer, et contenant un peu de miel, l’idéal étant des miels très parfumés comme le châtaignier , la bruyère …. Placer aussi un appât protéiné, et vérifier celui qui est le plus visité.
- Pour les appâtages suivants, utiliser toujours ceux qui fonctionnent le mieux. Découper le cadre en morceaux et placer ces fragments sur leur chemin.
La détermination de la distance.
Il est possible d’évaluer approximativement la distance en fonction de la date du début de la prédation et de la taille des individus. S’ils sont petits et présents tôt en saison ( juillet ), le nid sera très certainement proche, de l’ordre de quelques centaines de mètres, s’ils sont gros, avec une prédation qui débute en septembre de façon brutale, évaluez plutôt aux environs du km.
Lors du suivi par la technique de l’appâtage, le retour en arrière des frelons désigne le dépassement du nid. Poser un appât en dehors de la ligne de vol et par triangulation déterminer l’emplacement. A la fin, c’est surtout l’observation du vol qui permettra de trouver l’emplacement. L’appâtage de proximité augmentera aussi la fréquence et la facilité d’observation. Un frelon ne vole pas très vite lorsqu’il est chargé et peut être suivi assez facilement sur une petite distance si le terrain est dégagé.
Lorsque vous trouverez le nid, notez vos observations : date de début de prédation, taille des frelons, intensité de la prédation, et distance du nid. Les nids sont souvent dans les mêmes secteurs que les années précédentes. Mais avec la destruction précoce, cette vérité s’amenuise. Toutes ces informations vous aideront à faciliter les recherches suivantes. Nous sommes aussi intéressés pour connaitre plus précisément ces éléments.
Les frelons volent droit vers leur nid en terrain découvert, mais contournent les obstacles ( maisons, bosquets …) en empruntant les chemins .
Neutralisation des nids :
Il existe différentes manières de neutraliser les nids, par la destruction ou par l’épuisement par piégeage.
Le piégeage :
La technique de l’appât permet d’améliorer considérablement l’efficacité et la sélectivité du piégeage d’automne au point de pouvoir « assécher » un nid en quelques jours..
Principe : faciliter l’alimentation des frelons pendant quelques jours pour concentrer leur nourriture. Les habituer à un aliment facilement détectable. En quelques jours, les ouvrières sont informées d’une source de nourriture facilement disponible et se concentreront éloignant les autres espèces.
Lorsque les frelons sont très présents, mettre un peu de miel du cadre d’appât dans le piège ( la forme du piège a peu d’importance dans cette technique, mais il faut le choisir de grande capacité : piège cloche ou bouteille plastique de 5l coupée ) avec un peu de panaché ou de sirop de nourrissement et déplacer l’appât à quelques dizaines de mètres pour créer une nouvelle zone d’attraction et maintenir l’attrait. Poser un deuxième piège après 3-4 jours à ce nouvel emplacement et ramener l’appât auprès du premier piège. Inverser l’appât de place tous les 2-3 jours entretien l’attrait et facilite considérablement les prises. Il est judicieux d’essayer de se rapprocher du nid pour augmenter l’efficacité et détourner les frelons des abeilles. Cette précaution est importante lorsqu’une zone du butinage comme un champ de tournesol ou un emplacement de lierre, est placée entre le nid et le rucher. La prédation étant moins visible qu’au rucher mais souvent plus importante. Pour vider un nid, compter une dizaine de jours au mois de septembre.
Avec cette technique, l’efficacité est redoutable et la sélectivité presque parfaite. Un nid vidé de ses chasseuses devient plus vulnérable aux attaques d’oiseaux surtout dans les zones où les frelons sont nombreux et appauvrissent les insectes proies. C’est une technique qui présente l’avantage d’atteindre un nid non localisé ou inatteignable sans utilisation d’insecticide. Elle ne permet pas de vider totalement le nid, mais de limiter la production de futures reproductrices et surtout d’éliminer la prédation.
Destruction des nids :
Il existe plusieurs techniques de destruction de nids.
Insecticides :
Les recommandations actuelles du ministère implique l’usage quasi exclusif d’insecticides homologués dont la permethrine.
- Permethrine : Cette molécule n’a pas d’action immédiate mais une action retard. Sa rémanence peut atteindre 6 mois. L’insecte meure plusieurs jours après le contact ce qui nécessite 2 passages. L’opération peut s’effectuer le jour pour faciliter le travail de l’opérateur et assurer sa sécurité. Attendre que le nid ne soit plus en activité avant de procéder à son enlèvement.
La permethrine peut se trouver sous forme de poudre blanche en mélange avec le talc, ou sous forme liquide. Elle est inodore et peu onéreuse. Sous la forme liquide, Il est possible d’injecter le produit grâce à un pulvérisateur pneumatique porté par des cannes et relié à un compresseur d’air.
- SO2 : n’ayant pas d’AMM, ce produit utilisé en vinification est désormais interdit. Puissant antioxydant, il agit par l’asphyxie des frelons. Au contact de l’eau il se transforme en acide sulfurique. Les opérateurs devraient se protéger de l’inhalation par un masque spécifique. Ses avantages étaient pourtant nombreux, pas de résidus toxiques pour l’environnement, peu onéreux, facile à appliquer même à grande hauteur. Son action immédiate ne nécessitait qu’un passage.
Moyens mécaniques :
- Le fusil : désormais proscrit par la circulaire, il peut rester utile pour faire tomber un nid en hauteur dont la population est diminuée par le piégeage ou d’une autre manière. Doit être pratiquée en période de chasse, éloignée des habitations. Pour finir de décimer la population, plusieurs chasseurs en cercle avec du petit plomb. Les frelons adultes sont en très grande majorité éclater par les plombs. Pour seulement faire tomber le nid, dans le cas exclusif de nids totalement vidés de leurs occupants, se placer en angle de 45 °.
- L’ensachage , parfois recommandé par le muséum présente de très grands risques. Praticable essentiellement sous toiture ou plafond. Technique dangereuse.
- L’aspirateur, c’est ma méthode préférée, avec un aspirateur bidon dont le tuyau d’aspiration se termine par un coude. Cette méthode est praticable en pleine journée, dans les habitations, et permet d’atteindre facilement 8 m de hauteur pour une personne seule. A plusieurs, avec des tuyaux adaptés on doit pouvoir augmenter très sensiblement la hauteur. Elle permet de travailler en toute sécurité. La technique : rallonger le tuyau d’aspiration avec des tubes PVC de 40 mm, 4 m minimum si possible, rapprocher et placer l’embout à 2-3cm de l’entrée du nid en faisant supporter le tuyau par un appui, ( échelle, escabeau, chaise, trépied de bambou … ) et le fixer. Aspirer. Compter ½ heure pour vider un nid de 1200 individus en octobre. Il est bon de commencer à s’habituer avec un petit nid. Lorsque le nid est vidé des insectes qui volent, vous pouvez procéder à sa descente. Placer si possible une bâche en dessous, et aspirer le bas du nid. Quelques insectes presque incapables de voler vont tomber sur la bâche. Démancher le tuyau et aspirer. Rebrancher et plaquer l’embout sur le fond du plateau inférieur et tirer. Il tombera avec quelques frelons. Aspirer et recommencer l’opération pour la totalité du nid.
- Quelque soit la technique utilisée, utiliser toujours vos tenues de protection, éloigner les curieux, prévoir une bombe insecticides foudroyante type « Frelons 6 m ».
Un stage sera proposé en Dordogne le 4 ou le 18 septembre. UNAF et le syndicat de l’Abeille Périgordine. Prendre contact avec l’UNAF.
Programme :
- présentation du frelon et ses caractéristiques,
- Recherche de nids, les trucs et astuces.
- Recherche et observation sur le terrain
- Destruction d’un nid par la méthode de l’aspirateur et par l’injection de permethrine.
Le nombre de place sera limité, la priorité sera donnée au personne représentant une organisation départementale, syndicat – gdsa – association apicole.